Une lecture de notre dernier roman "Analyste jusqu'au bout"
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Une lecture de "Analyste jusqu'au bout" qui mérite un temps d'arrêt. Une lecture approfondie du doctorant Parfait Yaosseh qui m'a fait redécouvrir A.J.B. Une lecture d'un analyste averti à la plume mallarméenne. Lisons:
"« Analyste jusqu’au bout » est d’abord l’expression, voire l’obsession du détail, de la minutie, la description vivante et sincère de l’univers du héros « Hayka » , un environnement auquel beaucoup d’entre nous s’identifieront très facilement. C’est par-dessus tout une invite à bousculer les conformismes de la vie, de notre existence, c’est une ré-interrogation permanente de notre rapport au monde, à la société, aux valeurs et aux principes du vivre-ensemble, non pas pour l’altérer, mais pour le rendre encore meilleur et même plus humaniste.
« Analyste jusqu’au bout », est aussi l’expression d’un engagement, un militantisme en faveur de l’amélioration des conditions de vie des plus démunis. Cela se traduit par l’énumération des conditions de vie précaires (corruption, répression politique et économique etc..) et ce désespoir, ce décourage de cette jeunesse n’ayant plus le choix qu’entre l’impuissante frustration et la quête « d’un ailleurs meilleur ». L’engagement ici, est permanent, il semble même que la vie soit un engagement, c’est une lutte perpétuelle contre les injustices, les oppressions, etc… L’engagement prend corps et âme dans la personne d‘Hyaka, sa solitude prend à certains égards le visage de tous ces enfants innocents et vertueux, et parfois de ces adultes aux regards « ailleurs-disés » de Noymal.
« Analyste jusqu’au bout », est en outre une œuvre à grande portée pédagogique. En effet, dans ce monde en équilibre instable, ou crépitent partout les armes, ou la violence nourrie par des théories obscures se déchirent sur l’humanité, il nous enseigne que la fabrication de la paix ne s’obtient pas uniquement à coups de canons, la force à tout va, le feu partout. Bien au contraire, la force armée ne triomphe pas des idées, on pourrait défaire militairement ces « entrepreneurs de la violence », ils pourront faiblir, mais ils reviendront indéfiniment à la charge. C’est pourquoi, l’auteur nous invite à envisager d’autres issues face à cette radicalisation meurtrière, celle de lutter contre l’extrême pauvreté par l’animation économique et sociale des territoires vulnérables et surtout par la communication, par un contre-discours visant à détruire cette idéologie funeste. On retrouve ici, l’idée de paix dans toute sa dimension aussi bien personnelle (bien-être, sérénité) que sociale (concorde, unité, cohésion sociale), résultat des différentes expériences de notre héros.
Certes, le conflit persiste, mais cette œuvre aura eu le mérite de nous dire que les chemins vers la paix sont cahoteux et incertains, qu’il nous appartient à tous d’innover, de faire preuve d’ingéniosité et de réfléchir sans cesse à la régulation des conflits, ne pas le faire , c’est accepter le fatalisme. C’est en un certain sens,se faire un peu complice du pire.
Simplicité, audace et humour sont les maitres-mots de cet ouvrage. Tous y sont à leur place : simplicité pour la clarté du style et des expressions utilisées, audace dans les propositions et les prises de positions, humour pour les fous-rires garantis lors de la lecture. Il reste plus qu’à espérer que cette œuvre connaisse le même succès, sinon mieux que sa devancière « Boukhalef jusqu’au bout »" YAOSSEH Parfait